mercredi 21 mai 2014

La course du viaduc de Millau



Quand j'ai commencé à courir en septembre, j'ai entendu parler par hasard d'une course qui passait sur le viaduc de Millau (celui qui sert pour l'autoroute qui descends dans le sud, le viaduc le plus grands du monde, tout ça).
Début octobre, même si je trouvais encore que 23.7km c'était énorme, j'ai décidé de m'inscrire en me disant que ça me ferai un objectif lointain mais surement réalisable avec pas mal d'entrainement.

Au fil des mois, la distance ne m'inquiétait plus et j'ai même réussi à prendre confiance sur ma capacité à gérer le dénivelé.
Ma blessure au talon du mois d'avril a pas mal perturbé ma préparation mais les dernières semaines ont vu des entrainements sans douleurs (mais un peu en manque de distance).

Changement agréable pour moi : pendant l'hiver, j'ai réussi à motiver un ami à s'inscrire à la course. C'est donc avec de la compagnie que j'ai pu faire la route, camper et passer la veille de course.

Un départ matinal samedi nous a permis d'arriver avant midi, et ainsi, de prendre l'emplacement de camping, récupérer nos dossards, piqueniquer et monter la tente avant d'aller profiter du soleil sur les routes touristiques des gorges de la Jonte, des causes et des gorges du Tarn.




Après un repas dans un restaurant italien (pour faire le plein de sucres lents), nous avons pu passer une nuit reposante même si elle était un peu fraiche.

La journée promet d'être au moins aussi ensoleillée et chaude que la veille. Il faut donc s'habiller en vue d'une course chaude. Mais comme il fait encore bien frais, je mets à profit le joli buff aux couleurs de la course offert lors de la remise de nos dossards.
Nous prenons notre petit déjeuner devant le coffre de la voiture pendant que le reste du camping est en pleine effervescence à 7h du matin (nos voisins d'emplacement sont aussi tous en train de se préparer pour la course).
8h, nous laissons nos blousons dans la voiture et notre voisin nous prends en photo juste avant que nous partions pour la zone de départ. Je me répète que le froid n'est que dans ma tête mais ça ne marche pas vraiment.


Un petit footing d'1km nous permet d'arriver à mon sas de départ en étant réchauffés. Vincent me laisse dans la 3ème vague avec la promesse de m'attendre après la ligne d'arrivée (de toute manière c'est moi qui ai les clefs de la voiture ;-) ) tandis qu'il rejoint la 1ère (ça sert d'avoir de bons temps sur des courses précédentes) il doit y retrouver Ali, un autre coureur parisien.

Et là commence l'attente dans la fraicheur matinale. Comme les rues sont à l'ombre, le soleil ne peut rien pour nous et j'ai la chair de poule. Je discute un peu avec mes compagnons d'attente pour faire passer le temps.
A 9h, nous entendons enfin de la musique et nous savons que la première vague est en train de partir et que notre tour viendra bientôt.


Nous avançons petit à petit et, enfin, à 9h20, c'est enfin à nous de partir.
Moi qui espérais partir assez vite pour profiter des premiers kilomètres au faible dénivelé, je me trouves, dès le début, dans un flux extrêmement lent de coureurs et de marcheurs (je ne comprends pas comment on peut on peu avoir déjà besoin de marcher dans le premier km d'une course qui en fait presque 24).
Je double autant de monde que je peux pour avoir un peu d'espace et déjà, on commence à voir, à l'horizon, notre objectif : le viaduc.
Petite photo sans m'arrêter de courir et on avale les premiers kilomètres.


Arrivés au 4ème kilomètre, le viaduc se rapproche et nous rattrapons les retardataires de la vague précédente qui s'étonnent un peu de voir tant de monde les doubler mais ont la fâcheuse habitude d'être souvent en groupes compacts difficile à doubler.


A 5km, nous sommes enfin presque sous le viaduc et nous attaquons la montée tant redoutée.



En fait, la montée en elle même n'est pas si difficile mais le chemin est très étroit et les coureurs très nombreux. Certains sont vraiment en difficulté et vont très lentement et toute la largeur du chemin est occupée.
Ceux qui veulent doubler sont obligés de passer par les accotements ou le fossé.
Cette façon de doubler en sautant sur les côtés et en faisant des accélérations entrecoupées de ralentissements forts (certains courent tellement lentement que je les double en marchant) est ce qui me fatigue le plus.
Je suis ravie d'arriver en haut de la côte et au ravitaillement. Je bois un peu d'eau et c'est reparti pour arriver sur l'autoroute.
Je prends quelques instants pour faire comme presque tout le monde et prends un selfie.


Je me dit que le plus dur est passé et qu'il n'y a plus que la petite montée du viaduc.
Une fois dessus, la petite montée n'est effectivement pas très forte mais elle est longue et plus difficile qu'il n'y parait.
A mon 10ème km, je croise et fait coucou à Vincent et Ali qui sont, eux, en train de redescendre.
En plus, sur le viaduc, il fait chaud. Le soleil tape et j'apprécie les quelques instants d'ombre à chaque fois qu'on passe à côté d'une pile.
Enfin, arrivée au bout du pont, je prends le virage et profite une nouvelle fois de la vue sur cet impressionnant ouvrage d'art.


Un petit coup d'oeil su Millau au passage et c'est parti pour la descente.


La pente est douce et les foulées se déroulent bien. Après toute cette montée, je sens mes jambes courir tranquillement et se détendre.
Une petite hausse d'allure, une petite discussion avec un coureur Lyonnais, et le passage devant les photographes officiels avant de sortir du pont et passer de nouveau au ravitaillement où, en plus de boire, je m'arrose d'eau fraiche.


Les descentes qui suivent sont fortes et en grosse majorité sur du goudron. Je dois rester concentrée pour ne pas risquer de me faire mal. Je trouves maintenant que chaque petite remontée est reposante pour mes jambes (on n'est jamais content de ce qu'on as ;-) )
Quelques habitants on sortis leurs tuyaux d'arrosage pour proposer une brumisation aux coureurs. Je profites de chacune d'elle en remerciant nos bienfaiteurs.
Les kilomètres s'enchainent et je n'ai pas de douleurs particulières, ni aux jambes, ni aux pieds.
Les spectateurs commencent à nous annoncer des distances avant la fin mais ils ne sont pas tous cohérents entre eux donc je me fie à ma montre. Quand je vois qu'il me reste 1km, je commence à accélérer puisque ma forme me le permet.
En fait, je n'étais qu'à environ 600m de l'arrivée et c'est en sprintant que je passe le tapis de chronométrage.
2h02'41'' à ma montre, je suis ravie. Je n'avais pas du tout comme objectif de passer sous les 2h donc je n'ai aucun regret et je me sens vraiment bien.


Je suis joyeusement le flux des coureurs dans la longue zone d'arrivée (qui permet à tout le monde d'arriver tranquillement sans être tassés).


Je récupère une bouteille d'eau, reçoit ma médaille, mon TShirt et mon sac de ravitaillement.
Même en s'étant fixés un point de rendez-vous, ce n'est pas facile de retrouver Vincent et Ali arrivés depuis plus d'une demi-heure (1h50 de course pour eux et un départ 20min plus tôt que moi).
Une dernière photo dans le parc d'arrivée et nous nous mettons en route vers le camping.


Je profite de la plage et de l'eau glacée du Tarn pour aider à la récupération en refroidissant mes jambes (enfin, mes mollets puisque je n'ai pas réussi à aller plus haut).


Après avoir pris une douche chaude divine et avoir remballé la tente, nous retournons dans Millau pour un repas de récupération au top (oeuf cocotte en entrée, mais surtout, un aligot saucisse dont on rêvais depuis la veille et un fromage blanc pour continuer la réhydratation).




Maintenant, les résultats et classements officiels : je suis 1520ème au scratch et 78ème femme (sur plus de 15000 inscrits - dont environ 35% de femmes).



Je suis vraiment contente de ma course. Au niveau physique et mental, je n'ai pas souffert et j'ai pu profiter pleinement de tout. Le temps a été magnifique et l'organisation était sacrément bien rodée.
Bref, c'était un week-end génial dont je me souviendrai longtemps.

jeudi 1 mai 2014

Nocturne de Courcourt

Hier avait lieu la nocturne de Courcourt. En tant qu'habitante de Seychalles, je ne voulais pas louper ça.
Le départ étant donné à 21h15, je suis partie de chez moi, à pieds (avec mes Lontra - avec la pluie de ces derniers jours, les chemins sont bien boueux), à 20h45 (histoire d'arriver avec de l'avance).






A peu près 110 personnes au départ de ce 11.7km, je me place proche de la ligne de départ, sur un côté, pour démarrer en voyant où je vais, frontale en place mais pas encore allumée puisque le début de la course est sous les réverbères.




Le départ est donné et ça part très vite (même en laissant pas mal de monde partir devant, mon premier kilomètre se fait en 4'10").




La course est composée de deux boucles dont la première doit passer au pied de la tour de Courcourt. Mais, un ruban de balisage oublié après le 5km nous fait prendre le mauvais chemin et nous nous retrouvons donc sur la boucle prévue pour le deuxième tour (un peu plus courte).
Je tiens un super rythme et c'est en 1ère position féminine que je fini cette première boucle (ma mère ne m'a même pas vu arriver et n'a pas pu cadrer à temps - du coup, elle n'a pris que ma main en photo)




Nous savons tous que la deuxième boucle va maintenant être plus difficile (plus longue et surtout avec plus de dénivelé).
Je me trouves à discuter avec un compagnon de course qui a un rythme similaire au mien depuis pas mal de temps (Nous ferons d'ailleurs le chemin ensemble jusqu'à la ligne d'arrivée. Merci Patrick pour les encouragements et les conseils tout au long de cette deuxième boucle et avoir supporté mon bavardage ;-) ).

Nous suivons le chemin et nous suivons les coureurs qui nous précèdent et qui empruntent un chemin qui était bloqué par un ruban de balisage au tour précédent (mais nous ne savions pas que ce n'était pas les organisateurs qui l'avaient enlevé).
Et c'est là que nous avons commis une grosse erreur collective. En fait, le fléchage que nous nous mettons à suivre est celui destiné à la randonné qui a démarré plus tôt dans la soirée (et nous n'étions pas très au point sur le tracé du parcours qui nous était destiné ni sur les types de flèches que nous étions censés suivre).
Nous nous retrouvons donc sur un chemin qui fait le tour de Courcourt au lieu de monter au sommet.
Nous faisons un peu moins de dénivelé mais c'est beaucoup plus long. Du coup, quand nous passons le cap des 11km, nous sommes loin de l'arrivée. Par contre, à un carrefour, nous nous trouvons avec des coureurs qui ont suivi le bon parcourt et qui sont en pleine redescende. Nous rejoignions donc la fin du trajet officiel pour finir avec un peu plus de 13.5km au compteur lors du passage de la ligne d'arrivée.




Vu le grand nombre de coureurs ayant fait une "promenade rallongée", la remise des prix est un peu chamboulée.
Il est finalement décidé d'utiliser le classement du premier tour mais de nous remettre les récompenses à égalité (des 3 premières femmes au scratch et 1ère VF - et même chose chez les hommes).
Pendant la course, pendant le tour de Courcourt, la concurrente qui était 2ème au passage du 1er tour m'a doublé mais je l'ai gardé dans ma ligne de mire jusque vers la fin (on a un peu relâché quand on s'est retrouvé au croisement avec les gens qui avaient pris le "bon" parcours et qui redescendaient).
Le classement utilisé est donc à mon avis proche de celui qui aurait été fait (je me serait donnée à fond pour essayer de revenir en première position mais j'avais à faire à une coureuse expérimentée).








Au final, tout le monde a pris le cafouillage avec philosophie et nous avons assisté à un joli feu d'artifice avant de rentrer pour prendre une bonne douche chaude.