samedi 25 juillet 2015

La 6000D

Ça faisait déjà quelques temps que cette course me tentait mais je n'osais pas vraiment m'y inscrire : 4000 de D+ c'est pas tout à fait une course de  mickey , la montée, c'est pas mon point fort.
La limite d'inscription étant le 14 juillet, j'ai attendu le 13 pour me décider et finalement m'inscrire.

Avant la course : 

Vendredi vers 17h, en arrivant sur la vallée, je vois le ciel s'assombrir de plus en plus, les éclairs zébrer le ciel et enfin, les trombes d'eau qui nous obligent à rouler à 50km/h sur la 4 voies (et font descendre la température, certes caniculaire, de 10°C).
Ça commence mal cette histoire...
Je vais récupérer mon dossard et regarde les prévisions météo qui annoncent de la pluie pendant la nuit mais s’arrêtant pour le lendemain. Ça me rassure un peu pour la course mais commence à me questionner sur mon hébergement. Comme je m'étais inscrite super tard, les hôtels étaient bien entendu déjà complets et j'avais prévu d'aller dormir au camping (j'ai ma tente dans le coffre). Mais avec toute cette pluie annoncée, la perspective de la toile de tente m'attire de moins en moins. Je finis par me dire que je serais même plutôt mieux dans ma voiture (j'ai un break et avec les sièges rabattus, je peux étaler mon matelas plutôt confortablement.

C'est donc décidé : les toilettes publiques sont propres et facilement accessibles et il y a des douches au gymnase pour après la course. Je vais donc faire un tour à la supérette pour acheter 2 bouteilles de St-Yorre pour le remplissage initial de ma poche à eau et repère un resto où les assiettes de pâtes ont l'air sympa. J'y fait la connaissances de deux gars de Chambéry qui sont aussi là pour la 6000D et qui vont dormir dans une remorque sur le parking de la gare (du coup, ça me conforte dans mon idée de ne pas aller au camping).
Après avoir mangé, discuté, bu une tisane, je vais garer ma voiture pas loin de la leur et, puisqu'il ne pleut pas, nous nous affairons chacun à préparer nos sacs et tenues pour le lendemain matin.
Je coince des serviettes dans les vitres et une couverture au niveau du coffre comme rideaux. Je lit un peu et me couche tôt. Malheureusement, pendant la nuit, les orages reprennent et je me réveille régulièrement au son du tonnerre ou des trombes de pluie. Je suis vraiment inquiète pour la journée à venir mais j'essaye de dormir autant que possible jusqu'à ce que mon réveil m'annonce qu'il est 5h et qu'il est temps de me lever. Je me mets en tenue (je troque mon short pour un 3/4) en espérant que l'absence de pluie va se prolonger.

Je sors de la voiture, salue mes voisins qui se préparent, profite des toilettes de la gare (et croise les doigts pour que mes soucis intestinaux des derniers jours me laissent tranquille pour la journée - aidé par un peu de Smecta). Un petit dej léger (madeleines, barres de fruits secs maison et eau) et je finis de m'équiper. Je pars devant pour passer à la consigne (j'y laisse un sac avec de quoi me doucher - pour ne pas avoir à repasser à ma voiture - et surtout mes clefs de voiture)

La course : 

Dans le sas de départ, je repère des oreilles de lapins et je suis contente de pouvoir rejoindre Carole et Emir, les lapins runners, toujours sur un nombre impressionnant de course (et pas des plus petites).


Nous discutons et patientons. L'heure du départ arrive mais il y a des annonces au micro. Comme d'habitude, quand on est au milieu de la foule, on ne comprend pas grand chose, juste que ça doit avoir avec la vérification du parcours après le déluge de la nuit (en fait c'était bien ça et c'était même que les remontées pour aller au glacier refusaient de redémarrer). Vers 6h20, le départ est enfin donné et nous pouvons élancer dans les rues de Aime.

Comme beaucoup de trails, les premiers kilomètres se font sur les routes pour étirer un peu le peloton. C'est donc après 3km de bitume que nous attaquons la montée sur un chemin en "dual track"


L'air est plutôt chaud et le fait d'être en sous-bois donne une sensation de hammam dû à l'humidité qui s'évapore. Par moment, quand on respire, il y a le même effet qu'en hiver quand l'humidité expirée se condense (mais là je pense que c'est parce que l'air est déjà tellement saturé qu'une petite augmentation arrive à faire basculer l'équilibre).
Les lapins me doublent sans me voir mais je sais que la montée ne fait que commencer et que ça ne sert à rien de vouloir leur emboîter le pas.
Un peu avant d'arriver à Longefoy, alors qu'on entends les trompes de supporters, et qu'un nombre déjà impressionnant de coureurs sont déjà passés, juste sur le côté du chemin, on voit détaller un chevreuil qui semble ne pas comprendre où il peut passer (je suis contente de voir que j'étais assez bien pour pouvoir regarder un peu autour de moi).


A Longefoy, c'est chouette de voir déjà pas mal de monde qui nous encouragent. En plus, on est sorti des bois et donc on respire quand même vraiment mieux.


Juste après, à la Plagne Montalbert, il y a encore plus de monde et même certains avec des costumes de clown et de la mascotte de la Plagne.


Même si mon inscription a été super tardive et que mon nom n'a pas pu être imprimé sur mon dossard, les organisateurs l'ont inscrit au feutre et les spectateurs nous encouragent par nos prénoms. C'est toujours aussi agréable d'avoir ce type de soutient et j'essaye de sourire et saluer les personnes qui ont pris la peine de venir nous encourager plutôt que de faire la grasse mat.

On continue de monter et je suis contente de voir que le stage trail de fin juin a porté ses fruits et que grâce à mes bâtons, je continue de monter, certes pas très vite, mais pas trop difficilement.

Enfin, on arrive à la piste de bobsleigh. 


C'est marrant, ça monte moins raide que ce à quoi je m'attendais, je peux même courir la plupart du temps. 



La musique dans les hauts parleurs tout le long du parcours nous ferait presque croire qu'on est en boite de nuit (mais en boite, il y a en général plus de lumière et moins de veaux qui nous regardent passer ;-))

Sortis de là, une petite descente. Je ne veux pas trop me cramer mais je sais qu'il faut profiter de tous les moments les plus faciles pour ne pas trop se laisser distancer.

 La montée reprends assez vite et assez fort pour nous emmener au premier ravitaillement de la Plagne Centre.




Ma poche à eau est assez pleine encore donc pas besoin de refaire le niveau. Par contre, je veux manger et boire un peu sucré et c'est difficile. Pour s'approcher de la table, il faut jouer des coudes et arriver à attraper quelque chose avant que l'assiette soit complètement vidée. Les pauvres bénévoles ont l'air surbookés et celle qui coupe des bananes à la chaine semble presque surprise que je prenne le temps de la remercier.
Cette masse de gens qui s'agitent sans parler et en oubliant de prendre le temps d'être aimable ne me donne pas envie de rester trop longtemps et je repars pour une nouvelle montée.


C'est long, c'est difficile, mais le paysage est magnifique. 



Je m'arrête de temps en temps pour prendre des photos (c'est toujours une bonne excuse pour faire une petite pause en montée).





Après une montée un peu raide au dessus du lac des Blanchets jusqu'à la Roche Mio, nous attaquons la redescente jusqu'au col de la Chiaupe où a lieu le dernier ravitaillement avant le glacier.


Au ravitaillement, la foule des coureurs est moins dense qu'au précédent et les gens prennent le temps nécessaire à manger et boire sans se bousculer et en discutant un peu. Là, je découvre une chose merveilleuse : ils ont de l'ice tea comme boisson. Mon estomac supporte mal les boissons gazeuses et là, j'ai enfin quelque chose de sucré et qui passe bien. Je ne mange pas beaucoup mais je suis contente que ça arrive à passer.
Je n'ai pas encore besoin de remplir la poche à eau mais mon embout fuit de plus en plus (en fait j'ai dû mordre trop fort une fois et il y a un trou sur le côté qui fait prise d'air et provoque une fuite pas très importante mais assez régulière).

Je sens que mes jambes et mes bras ont bien bossés et je profite un peu de la pause pour les relâcher. Je suis contente de ne pas avoir de grosses douleurs (pas les hanches qui bloquent, pas mal aux pieds, pas de crampes, ...)
Je ne traîne pas trop longtemps non plus parce que je sais que la barrière horaire est à ce même point lors de la descente et que la montée est raide. Je repars et effectivement, rapidement, je me rends compte que la montée est sacrément raide. 


En levant les yeux, je vois la file ininterrompue de participants qui montent à perte de vue le long de ce mur (il me semble moins raide que celui de Besançon mais je ne sais pas si c'est la réalité ou si mon expérience qui m'aide à le rendre plus abordable). 


Je me concentre sur les pieds de la personne devant moi et sur l'endroit où je dois poser les miens pour garder le rythme. Je ne m'arrête pas souvent, juste le temps de reprendre mon souffle, profiter du paysage et de prendre quelques photos (j'arrive même à en prendre certaines en continuant à marcher).


L'arrivée au ravitaillement est un vrai soulagement. Entre la difficulté de la montée et le manque d'oxygène, je me sens vraiment faible, je rêve de m’asseoir dans un coin, blottie dans une couverture, mais je pense que ça passera en descendant donc je m'accroche.


Je me force à manger et boire un peu. Quand un des bénévole apporte de la soupe, je me dis que ça va me réchauffer et me remettre sur pieds. Ça améliore un peu la sensation de froid mais j'ai toujours l'impression de manque d'énergie. En arrivant au point de contrôle, on pensait en avoir fini avec la montée mais, en fait, il reste encore un morceau avant de pouvoir descendre. Je veut faire une petite pause avant de m'y attaquer mais j'hésite entre rester debout où m'asseoir (j'ai peur de ne pas avoir envie de me relever).


Mes intestins qui avaient acceptés de me laisser assez tranquille jusque là, eux, décide d'un seul coup de se réveiller avec des crampes et je file vers la cabane avec des WC qui est heureusement là. Sans rentrer dans les détails, je me vide, j'ai mal au ventre, j'ai l'impression de rester super longtemps aux toilettes mais petit à petit les crampes se calment. Je me dis que pour la suite, soit j'ai de la chance et cette pause m'a permis de repartir comme il faut, soit, si ça continue comme ça, je vais être sacrément mal pendant toute la descente.
J'ai les jambes un peu chancelantes mais cette fois, je me dis qu'il faut y aller si je veux arriver à continuer.



Heureusement, la pente n'est pas trop raide et surtout pas trop longue. J’immortalise par quelques photos l'arrivée au point culminant de la course (3047m) mais il y a un petit vent froid qui me décourage même de prendre le temps de ranger mes bâtons tout de suite.


J'hésite à mettre mon imper mais je me dis que le temps de le sortir sera plus long que le temps où j'en aurai besoin. 


Je commence la descente tranquillement. Je sens que mon coup de mou n'est pas encore passé et ma concentration n'est pas géniale. Je suis prudente pour ne pas me faire mal. Un peu avant le col de la Chiaupe, une des descente bien droite et raide aurait du être difficile pour moi, mais, avec la pluie de la nuit, le sol et mou sans être boueux. Je peux descendre à grandes foulées sans craindre de talonner.

Au ravitaillement, je sens que je commence à reprendre mes esprits. Je range mes bâtons, remet 1l d'eau dans ma poche, je suis même assez en forme pour discuter avec les bénévoles pendant que je mange et boit un peu.


Je repars pour la suite de la descente seulement 1/2h avant la barrière horaire (je ne me rendais pas compte que j'en était aussi proche).


Je descends à un bon rythme et je commence à doubler des coureurs. 


De jolis passages en corniche nous permettent de dérouler tout en profitant des paysages. Plus je descends et plus je retrouve de l'énergie. 


Même la montée au col de l'Arpette se passe bien et je continue à dépasser des concurrents.





Après l'Arpette, je sais qu'on en a terminé avec les montées et qu'à partir de maintenant, on descend ! \o/
Dans les passages les plus droits, je déroule ma foulée en essayant au mieux de ne pas talonner et dès que c'est un peu technique, je profite de mes jambes qui sont vraiment revenues pour attaquer.
Un peu avant Bellecôte, je rejoins Carole et Emir. Un bénévole nous annonce le ravitaillement à 1km. Sachant que je fais généralement des pauses assez longue, je pars devant en pensant les revoir au ravito.
En fait, c'était plutôt 2km qu'il fallait compter et comme je suis en forme et que je ne dois pas remplir mon camel, je ne m'arrête finalement pas trop longtemps et repart sans revoir les lapins.
A partir de là, certains passages se font dans les bois et les sentiers sont de plus en plus sympathiques à descendre. Je n'ai vraiment pas l'impression d'avoir déjà 45km dans les jambes. Même les chemins empierrés passent bien et les seuls passages que je redoute sont ceux avec du goudron (mais ils sont souvent assez courts). Je double énormément de monde et je n'ai pas l'impression de forcer, juste de courir sur un terrain fait pour moi.
Plus l'altitude baisse et plus il fait chaud mais les arbres nous donnent de la fraîcheur et on peut vraiment profiter de la montagne.
Au ravitaillement de Montchavin, je me dis qu'un nouveau passage aux toilettes est nécessaire. Je ne m'attarde donc pas trop au ravito après avoir mangé un peu et surtout descendu quelques verre d'ice tea (comme à tous les ravitaillements où il y en avait) et file aux wc qui sont un peu plus loin. En fait, ça devait être le stress et je repars après une petite pause pipi.

On nous annonce 9km jusqu'à l'arrivée : une formalité. On replonge très vite dans les bois et dans les sentiers monotrace en balcon qui alternent descentes techniques et petites montées. Je me sens vraiment comme un poisson dans l'eau. J'ai l'impression de voler et je double des coureurs qui me paraissent presque à l’arrêt tellement ils ont du mal à descendre. Je me faufile, je passe sur les côtés dès qu'il y a un peu de place, certains se poussent gentiment en m'entendant arriver. Je dépasse des coureurs qui m'avaient doublée en montée et qui se demandaient comment j'allais supporter le chemin en minimaliste, ils peuvent constater que mes pieds vont bien :-). Bref, je dévale la montagne comme si je venais de commencer la course en savourant chaque minute.
A presque 63km, on arrive sur les bords de l'Isère et la descente est finie. On se trouve maintenant sur une piste cyclable goudronnée qui doit nous conduire à Aime. Assez rapidement, mes pieds commencent à chauffer. Je ne peux même pas courir sur le bas côté parce que ce sont des gros gravillons très tassés. Plusieurs fois on nous annonce des distances qui ne diminuent pas aussi vite que les kilomètres s'ajoutent à ma montre. En plus, je n'ai plus d'eau dans mon sac et, même si je n'ai pas soif et qu'il reste très peu de distance, ça me contrarie. J'hésite à marcher mais j'ai envie d'arriver et pouvoir m’arrêter pour de vrai. Et aussi, je vois que j'ai le temps de rester sous les 11h. C'est sûr, je suis venue sans objectif de temps mais ça ne m’empêche pas de vouloir en faire un bon ;-)

À la sortie de la piste cyclable, on entre enfin dans Aime et on doit faire un petit tour dans le centre ville avant la ligne d'arrivée. Il y a énormément de monde, aussi bien des habitants que des accompagnants que des coureurs qui ont déjà fini de courir. Grâce à mon dossard, j'entends plein de monde m'appeler par mon prénom, et c'est vraiment agréable de se sentir personnellement encouragée. Quand je m'approche de l'arrivée, j'entends le commentateur annoncer qu'il va bientôt y avoir les derniers coureurs sous les 11h. Je veux en être alors j’accélère.


Je passe sous l'arche alors que l'horloge marque encore 10:59 et je suis ravie. Je reçois ma médaille et on me propose de m'asseoir. Je suis fatiguée mais je ne me sens pas vidée. J'accepte quand même l'invitation le temps de reprendre un peu mon souffle et boire un peu d'eau. Ensuite, je vais récupérer mon tshirt de finisher et je rejoins le ravitaillement.
Je grignote et bois un peu avant de me diriger tranquillement vers la consigne et les douches.
Sous la douche, je découvre que mon sac à dos m'a laissé quelques vilaines brûlures dans le dos (dont une qui doit bien faire au moins 7x4cm - et qui après examen du sac est sûrement du à un scratch pas recollé bien en place). Je peux y ajouter une brûlure sur le dessus du pied gauche parce que ma chaussure était trop serrée et une derrière le talon droit (c'est pas la première fois que j'ai un problème pile à cet endroit là avec cette paire : il doit y avoir un truc qui déconne avec la couture de ce côté).

Après

Puisque j'ai le temps, je profite de la présence des kinés pour m'aider à commencer ma récup et de podologues pour mes brûlures aux pieds.
Le soir, après la remise des prix, j'opte pour des diots/aligot (mélange original de deux massifs de montagnes) avant d'aller dormir (pas trop tard, la journée a été longue).

Le strava : https://www.strava.com/activities/353991297 

Temps 10h59m24s
Classement général        884 / 1355
Classement dans la catégorie (SEF)          28 / 48
Classement Féminin       64 / 123

1515 partants (1747 inscrits)



En tout cas, ça confirme mon ressenti : je suis pas au top en montée mais je carbure en descente (plus de 300 places gagnées sur la descente quand même).

PS: Pas de photos pendant la descente, je m'amusais trop, j'ai dû oublier ;-)

jeudi 25 juin 2015

Course relais Special Olympics

-- Trop de week-end à courir et à voltiger, trop de boulot et d'entrainement en semaine, l'écriture de ce CR est encore en cours -- 









dimanche 21 juin 2015

Trail du pays de Sully

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dimanche 14 juin 2015

Stage Trail UASG

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dimanche 7 juin 2015

la Nike women's run - 10k

-- Trop de week-end à courir et à voltiger, trop de boulot et d'entrainement en semaine, l'écriture de ce CR est encore en cours -- 

En ce dimanche, nouvelle expérience pour moi : courir une course 100% féminine à mon rythme.
La Nike's women run rassemble 10000 femmes sur 10 ou 15km. L'UASG a été chargée de fournir des bénévoles pour gérer les ravitaillements et une partie des meneuses d'allures. Moi j'ai eu comme instructions par le coach de faire un bon temps et comme information qu'il n'y a pas un gros niveau donc que je serai dans la tête de course.
Dès mon entrée dans le métro, je commence à voir des coureuses un peu partout. Elles portent presque toutes le tshirt saumon fournis dans le package de course. Avec les autres filles de l'UASG, nous avons prévu de porter les couleurs du club donc je détonne un peu et, une fois arrivée sur le quai d’Austerlitz, je détonne beaucoup.
Trouver l'entrée des sas n'est pas une mince affaire. En faisant le tour de la cité de la mode, je trouves les meneuses d'allure en cours d'équipement. Je suis contente de voir enfin des visages connus et je dis bonjour aux copines et les suis quand elles rejoignent le sas. Je remonte déjà une file impressionnante de filles (heureusement pas encore trop tassées ni trop mécontentes de se faire doubler).
Je laisse les meneuses s’arrêter petit à petit et rejoins l'avant du sas où Sarah et Maud sont déjà en train d'attendre.
Nous patientons en discutant avant le départ.
Avant même de commencer, je sens que ça va être dur. Je suis fatiguée (je n'ai dormi que 4 heures), j'ai soif (je suis un peu déshydratée et je n'ai réussi à boire que 2 petits verres de jus d'orange ce matin et je sens que j'ai déjà bien soif), et pour compléter le tout, mon petit déjeuner s'est résumé à 2 madeleines (heureusement que ce n'est que 10km à courir et pas plus long).
Le départ est donné et je me lance dans la montée (oui, commencer direct le parcours par une montée, c'est plus fun)
Pendant le premier kilomètre, je double pas mal de monde (même en étant partie très à l'avant, il y a quand même du monde à doubler). Ma montre m'annonce 4' pour le premier kilo. C'est à ce moment que notre coach passe en scooter et me dit qu'il faut que j’arrête de me traîner. Je sais pas ce qu'il lui faut ! 4 minutes avec de la montée, je trouves ça pas franchement lent. De toutes manières, d'autres côtes arrivent donc je continue sans me stresser sur le temps.
Chacune de nous courre à son allure et je me retrouve seule au milieu des avenues (la précédente est à une cinquantaine de mètres et je pense que la suivante doit être à peu près à la même distance).
Les kilomètres et les côtes s’enchaînent pendant un peu plus de 4km. J'ai vraiment très soif et j'ai hâte d'être au ravitaillement.
Quand j'y arrive enfin, c'est un accueil de star que me réservent les gars du club. Gilles m'attends en plein milieu de la route avec un gobelet d'eau.
Je suis vraiment super contente de voir tout le monde, et les encouragements de dingue me reboostent.
Par contre, niveau gobelet, c'est un fail monumental : j'en fait déjà tomber la moitié par terre en l’attrapant et je renverse quasiment tout le reste sur le trajet jusqu'à ma bouche.
Je repars donc presque aussi assoiffée que je suis arrivée mais le fait d'avoir vu tout le monde, combiné au fait que la moitié de la course est passée et que le parcours commence à être descendant me permettent de me remotiver.
Arrivée un peu après le 7ème kilomètre, je me trouve au deuxième ravitaillement également tenu de mains de maîtres par les gars du club. Cette fois, je repère qu'il y a des bouteilles et je me précipite dessus.
Je vide à peu près la moitié de la bouteille avant de m'en débarrasser tant qu'il y a encore des poubelles (je n'aime pas jeter mes déchets par terre). Çà va mieux. Il fait un peu chaud mais c'est tout à fait supportable. Le soleil assez intense m'agresse les yeux et je suis contente d'avoir mes lunettes de soleil.
Au 9ème kilomètre, les deux courses se séparent. Je vois que la fille devant moi pars sur le 15km et je continue toute seule sur le dernier kilo, en essayant d'accélérer (en partie parce que je veux faire un bon temps et en partie parce que j'ai hâte que ça se finisse).
Le speaker annonce mon arrivée en 5ème position.
J’arrête mon chrono, retrouve Sarah qui a terminé quelques minutes plus tôt. Je suis super étonnée de voir que mon chrono dépassa à peine celui de mon PR la semaine précédente (41'07" au lieu de 41'00").
Après avoir un peu patienté, on nous indique qu'on peut se diriger vers le ravitaillement. On récupère nos médailles, on décide finalement d'aller voir un peu l'arrivée de la course (et entre autre les premières arrivées du 15km), un tour à la consigne, puis nous allons au ravitaillement profiter des bananes et abricots avant de nous diriger vers la sortie et rejoindre les gars qui ont fini leur mission ravito.
Après avoir un peu attendu et récupéré quelques personnes supplémentaires, je pars avec un petit groupe qui a décidé de profiter du beau temps et rentrer en courant.
Arrivée chez moi, ça me fera quand même 10km supplémentaire (moins rapides mais pas non plus à la traîne).

Cette course que j'ai abordé sans grande préparation et avec une forme moyenne m'a appris quelques choses importantes :
* Je confirme que les gobelets c'est la cata pour moi.
* Même endormie et barbouillée, si mes jambes sont là, je peux courir en pilote automatique (même sans lièvre).
* Si je réussi à presque égaler mon PR dans ces conditions, c'est qu'il faut que je sois plus ambitieuse la prochaine fois.
* Courir seule quasiment en tête de course sur des avenues aussi large c'est quand même impressionnant.

Strava de la course :
https://www.strava.com/activities/320113272
et du retour à la maison :
https://www.strava.com/activities/320113429

samedi 6 juin 2015

Le trail du muguet

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dimanche 31 mai 2015

Le Running Madame Figaro

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samedi 30 mai 2015

La Robinsonnaise

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La prépa / Le contexte
Après avoir fait le trail des forts de Besançon, j'avais bien envie de refaire une petite course sur route pour changer de style mais je ne voulais pas faire trop gros pour ne pas me faire mal (donc exit la Paris Saint Germain en Laye).
En plus, 10km, c'est pile ce qu'il faut pour voir si j'ai bien progressé comme je pense l'avoir fait.
Après moultes hésitations sur la course (Plessis-Robinson / Pantin / Vanves / autre chose...), je me décide pour celle du Plessis. Notre coach sera là et c'est samedi soir (ce qui me permettra d'aller tranquillement à un barbecue chez des amis sans me soucier de l'heure pour rentrer).

La journée du samedi
Après une jolie grasse mat pour rattraper un peu des heures de sommeil loupées pendant la semaine, je me lance dans de la cuisine, dans un peu de rangement et de rattrapages de mail avant de me rappeler que j'ai 2 dossards à aller chercher dans l'aprem : un pour le cross du figaro madame (pour accompagner une copine) à Saint Cloud et un pour le trail du muguet de la semaine prochaine (aussi en mode accompagnatrice).
Je commence par Saint-cloud, je prends ensuite un velib pour aller récupérer le deuxième dossard dans Paris. En rentrant chez moi, je discute tranquillement avec l'ami avec qui je vais faire le trail quand il me fait remarquer que si je veux être au Plessis avant 18h, c'est déjà un peu raté.
Du coup, préparation en catastrophe, je me change, j'attrape mes affaires et file vite fait dans ma voiture. La route n'est pas très longue mais quand on ajoute le fait de devoir trouver l'emplacement de la course et devoir se garer, mon timing devient de plus en plus tendu. Je me suis même dit que j'allais avoir la méga excuse HFR compliant : "je suis arrivée trop tard pour avoir mon dossard".

Je cours un peu pour aller de ma voiture au gymnase, rencontre le coach qui me dit que tout le monde est déjà en train de s'échauffer et file récupérer mon dossard (heureusement, comme il n'y a pas trop d'autres retardataires, c'est fait en quelques secondes). Un peu de pliage et 4 épingles à nourrice pour accrocher le dossard, le petit lien plastique pour la puce sur la chaussure, le sac à al consigne et je peux aussi filer m'échauffer.
J'expédie ça en moins de 10 minutes en faisant quelques longueurs de rue (heureusement, mon tour en vélib un peu plus tôt m'avait déjà dégourdi les jambes et le petit stress du retard m'a réveillé le cardio).
Je reviens vers le coach et rencontre le reste de la troupe (pas de coureurs de mon club mais le club voisin où officie aussi le coach). Il me présente Régis qui doit faire la course en moins de 41' et que je pourrai donc suivre.
On se dirige vers la ligne de départ et on se cale en 2ème ligne parce qu’il n'y a qu'un tapis de chrono à l'arrivée.
On a un quelques minutes pour discuter du parcours et j'apprends qu'il y a une côte pas très forte mais assez longue du 2 des 3 boucles qu'on doit effectuer (chouette alors). Il fait chaud et ceux qui ont fait un vrai échauffement sont déjà bien transpirants (2ème excuse possible spotted).

La course
Top départ, j'emboite la foulée de Régis, slalome un peu sur le début pour arriver à le suivre mais rapidement chacun est à sa place et on cours plus tranquillement. Un peu avant le 1er kilomètre des enfants me disent que je suis la 2ème femme, ça m'est confirmé un peu plus loin par un bénévole. C'est cool mais ce n'est que le début de la course et je ne veux pas m’enflammer.
Le premier tour terminé (c'est le plus petit), on attaque maintenant les tours où se trouve la montée. Je regarde de temps en temps ma montre mais la vitesse instantanée n'est pas géniale et j'ai oublié de réactiver l'autolap donc c'est un peu le bazard.
Pendant le 4ème kilomètre, Régis me dit qu'il n'arrive pas à tenir le rythme et que je ferais mieux de suivre Kader qui est un petit peu plus loin devant. Je poursuis donc sans Régis et me cale sur Kader. Il est à une 20aine de mètres devant moi et je m'applique à ne pas me laisser distancer.
Arrive le 5ème kilomètre, je pense à faire un lap et voit que je suis à 20'38". Je me dis que pour le sub 41', c'est mort mais que je peux quand même assurer le PR et aussi le classement (je suis toujours 2ème). Un peu plus loin, le ravitaillement où je suis contente de prendre un bouteille d'eau. J'ai la gorge sèche et même si je n'aime pas courir avec quelque chose dans les mains, je la garde pour boire de petites gorgées régulièrement.
Au 7ème kilomètre je commence à sentir mes jambes qui tirent (punaise, encore les fessiers, il va vraiment falloir que je trouve de quoi les renforcer). Pendant le 9ème, au milieu de la côte, je rattrape Kader et j'ai maintenant la 1ère femme en vue. Elle n'est pas très loin mais me semble quand même pas accessible.
A la fin de la côte, je sais qu'il reste à peine plus d'1km mais je commence à avoir les joues qui fourmillent (et je sais que ça veut dire que côté oxygénation, je suis pas au top). Kader me dit que je peux avoir la première et c'est vrai que j'ai gagné pas mal de terrain sur elle. J’accélère un peu à sa suite mais j'ai la tête qui tourne et je ne pourrai pas tenir 600m en semi-apnée. Malgré ça, je gagne toujours du terrain. A un peu moins de 400m de la fin, le coach est là et me dit que je peux remonter. Je me lance en mode "on donne tout ce qui reste".
Un de ses partenaire de course prévient ma rivale que je me rapproche dangereusement et elle aussi met le turbo. A 50m de la fin je sais que je ne passerai pas devant elle mais termine quand même au sprint 4" derrière elle.

Ma montre m'annonce 40'59" mais le temps officiel est en fait de 41'00"
Nom de la course:  La Robinsonnaise
PR à battre: 00:41:37
Temps réalisé: 00:41:00
#HFR0515

Strava correspondant : https://www.strava.com/activities/315241132

dimanche 10 mai 2015

Le trail des forts de Besançon

-- Trop de week-end à courir et à voltiger, trop de boulot et d'entrainement en semaine, l'écriture de ce CR est encore en cours -- 

Après ma super expérience lors de l'Ecotrail fin mars, j'ai eu tout de suite envie de m'inscrire à plein d'autres trail et surtout de continuer à m'aventurer sur du long.
Comme tout un groupe du club a prévu d'aller à Besançon et que j'ai de la famille pas loin, je me suis dit que c'était sûrement bien trouvé comme nouvel objectif.

Après deux jours en famille, me voilà donc arrivée à Besançon le samedi soir pour une soirée pasta party (14 à table sachant que certains ne se sont pas joints à nous parcequ'il étaient dans leur famille ça commence à faire une belle troupe) et échanges de conseils et d'infos (j'ai récupéré les traces de l'année dernière et j'ai pu me préparer un profil et un tableau des distances entre les points marquants).

De retour à l'hôtel, comme d'habitude, j'ai du mal à me décider sur quoi porter et quoi emporter (il va faire beau alors que pendant toute la semaine la météo avait prévu de la pluie).
Une fois mon sac fait, une douche et du Nok sur les pieds, je me couche en pensant que je vais vite m'endormir. Mais contrairement à d'habitude, je tourne d'un côté sur l'autre, remarque que le lit est trop mou et qu'il est constitué de deux lits simples entre lesquels je passe mon temps à me retrouver... Bref, à plus de 1h du matin, je ne dors toujours pas.

Le réveil, quand à lui est bien à 6h du matin et, même si je sais que je manque de sommeil, je suis en meilleure forme que ce que je craignais. Je mange mon petit déjeuner (madeleines, jus d'orange, barres maison) et me prépare avant de rejoindre le reste de la troupe dans le hall à 7h15.

Le départ de la course se faisant à 7h45, nous avons largement le temps pour aller jusqu'à la ligne en petit footing. Arrivés sur place, je mets mon sac à la consigne et rejoints les autres pour une petite photo de groupe et direction le sas de départ.

Nous patientons dans une ambiance joyeuse et je me dis que malgré mes préparations sur papier, il va falloir que je fasse la course au feeling. Une fois que le coup de pistolet à retentis, ça part très vite. D'après les informations de Gilles, il ne faut pas trop se laisser aller vers l'arrière sous peine de risquer de se trouver dans les embouteillages au début des single track.
Je tiens donc le rythme (pas tout devant mais pas non plus en fin de troupeau) Les premières montées sont légères et tout le monde continue de courir donc je fais pareil.

Assez rapidement, avec la foule du départ, je perd tout le reste de la troupe. Je sais que certaines flèches doivent être loin devant et je sais que je ne les reverrai pas avant l'après-course. Pour d'autres, je ne sais pas où ils sont mais, comme je n'ai pas prévu de courir particulièrement avec quelqu'un, je laisse couler et continue seule



dimanche 19 avril 2015

La Romagnatoise (A l'assaut de Gergovie)

Avant la course
Cette semaine après une semaine de ski et avec l'arrivée de la chaleur sur Paris, j'avais mal aux jambes (dans le genre : "punaise, je n'arrive même pas à mettre mes pieds dans mes chaussons d'escalade" et à finir par dormir avec des chaussettes de contention pour rattraper le coup).
Comme c'était la seule course que je pouvais caser au mois d'avril et que ce n'était pas si long, je me suis quand même inscrite en me disant qu'on verrait bien.
Pour compléter le tableau, un entrainement (pas en course mais quand même fatiguant) le samedi aprem et le fait que je manque clairement de sommeil font je suis juste globalement bien fatiguée (comment ça la soirée de ma boite jeudi soir en rentrant à plus de 1h du mat chez moi n'a peut-être pas aidé).
Je n'ai rien préparé concernant mon allure ou un plan de course, j'ai juste étudié le plan et le profil de course pour savoir à quoi m'attendre : en gros, ça monte pas très raide mais longtemps sur le début de la course et après un petit peu de "plat", ça redescend super raide quasi jusqu'à la fin. 
Heureusement, dimanche matin, il fait bien moins chaud que pendant la semaine (il y a même de la pluie annoncée) mais j'ai quand bien même mis mes manchons de compression pour aider mes pauvres mollets.
Côté digestion, je ne suis pas au top, j'ai oublié de préparer des barres de "graines" (fruits sec et fruits à coques) et mon estomac rechigne à manger d'autres choses. Rien ne passe bien donc je me contente de quelques madeleines et d'un verre de jus d'orange. Je prépare du chia fresca pour mon bidon, et, en route.

La course
Récupération du dossard le matin même à deux pas de la ligne d'arrivée (et à peine plus loin de la ligne de départ). Je discute un peu avec d'autres coureurs, me balade un peu pour ne pas me refroidir (à défaut de m'échauffer). A 5 minutes du départ, on nous demande de venir nous positionner derrière la ligne. Nous entendons des bribes du discourt et des instructions (les sonos décident toujours de ne pas se faire entendre des coureurs) quand d'un seul coup on entends le coup de pistolet. Tout le monde est surpris (je n'avais même pas allumé ma montre) mais on s'élance avant de nous faire stopper au bout d'une quinzaine de mètres à peine. C'était une erreur de manip, les chronos ne sont même pas prêts.


Quelques minutes plus tard, le vrai départ est donné (ce coup-ci on est tous prêts). Une toute petite portion de rue goudronnée avant de rejoindre un chemin. Le dénivelé n'est pas très fort et ça part très vite (4'00" pour le 1er, 4'22" pour le deuxième).



Dans les 2 premiers kilomètres, les positions se calent. Je pense que j'ai 3 filles devant moi. Ça m'est confirmé par ma mère au 4ème km et un bénévole un peu plus loin.

Un petit monkey trail vite fait devant l'appareil photo pour ne pas trop se prendre au sérieux :-)


Celles qui me précèdent ont continué à filer tellement vite que je sais que je ne pourrai pas les raccrocher à moins qu'une ne lâche complètement.
Les kilomètres continuent à défiler et c'est difficile. La montée n'est pas très raide mais elle est tellement longue que j'ai vraiment mal aux cuisses et aux mollets. 



C'est très difficile de savoir à quel moment s'économiser en marchant parce qu'il n'y a pas de côte beaucoup plus raide que les autres. 



Je finis par marcher de temps en temps (me faisant doubler par quelques hommes au passage, les redoublant parfois quand je me remets à courir), j'essaye d'accrocher derrière certains qui me doublent mais je sens que je n'ai vraiment pas les jambes pour ça.




Quand je me retourne, pas de femme directement en vue, mais je suis tellement dans le dur que je sais que je ne pourrais pas accélérer si une arrive à ma hauteur.


Je m'accroche tant bien que mal jusqu'au sommet où je passe en coup de vent devant le ravitaillement (en prenant une pincée de raisins sec que j'ai du mal à avaler tellement j'ai la bouche sèche). J'arrive quand même à avaler aussi une tablette d'isostar en faisant glisser avec ma boisson.



Je sais qu'il ne reste plus grand chose comme montée mais que les descentes sont vraiment très raides (certaines grosses portions avec une moyenne >15%).






Un spectateur m'encourage "allez la féminine" et quelques secondes plus tard, j'entends "allez LES féminines".  :
Ouch, il reste presque 6km pratiquement que de descentes et je dois assurer si je veux garder ma place.

Je prends donc l'option "décourager la concurrence" en profitant de la dernière zone de plat pour bien allonger la foulée et faire croire qu'il me reste de la marge (et pour moi, sur terrain plat, ce n'est finalement pas si couteux en énergie) O:-) et j'entame la descente avec l'envie de ne rien lâcher.
La descente est pour la majorité heureusement assez peu caillouteuse. Je fonce aussi vite que mes jambes et mes pieds me le permettent : les vff, dans les descentes bien droites, bien raides, sur sol dur, c'est quand même un peu difficile. Par chance, il y a de grosses parties en single track avec même des morceaux un peu ravinés (ce que je préfère). 
Je double quelques hommes au passage mais, arrivée en bas de la plus grosse descente, malgré tous mes efforts, je vois que ma poursuivante est toujours proche. 

Après un tournant, ça remonte. J'avais bien visionné le profil de la course, mais la côte que je vois devant moi ne ressemble pas à la petite bosse sur mon écran. Je cours aussi longtemps que je peux mais je suis bien obligée de me mettre à marcher. Je ne me retourne pas. Je me dis que si la suivante arrive à me dépasser, elle aura bien mérité sa place, je ne peux pas faire plus.
Je suis un peu déçue de devoir lâcher le rythme mais je ne la vois pas me dépasser quand arrive la descente suivante. Je ré-attaque donc la descente rapidement mais difficilement (mes jambes - des hanches jusqu'aux mollets - son dures et les articulations menacent de lâcher).
Peu après, de nouveau une montée, pas très raide mais je ne me sens pas très bien, j’hyperventile, j'ai la tête qui tourne et les jambes qui flageolent. Là encore, je cours autant que possible (je ne veux pas me faire battre sans avoir tout donné) mais je suis obligée de marcher un peu pour reprendre un souffle plus normal.

Toujours du monde derrière moi (j'entends les pas mais je ne me retourne pas) mais toujours personne qui me double. Arrive enfin la dernière descente avant l'arrivée en ville et le dernier tour de parc. 


Arrivée dans le parc, je suis prête à en découdre au sprint (même si je n'ai plus vraiment de marge possible par rapport à ma vitesse actuelle), dans un tournant, je jette un coup d'œil derrière pour m'apercevoir que juste derrière moi, c'est un homme et que ma poursuivante est encore un cran plus loin. Je finis donc sans sprint mais à une vitesse que mes jambes auraient bien voulues plus tranquille (j'avais peur de craquer complètement si je lâchais un peu la pression que je m'étais mise).





Résultat

1:23:12 - 4/44 femme - 60/190 scratch

J'ai vraiment eu la sensation d'être dans le dur pendant toute la course. J'avais eu une semaine difficile niveau course et forme générale et j'avais la sensation de ne pas en être sortie. Tout le long, j'avais l'impression de manquer de jus par rapport à ce que j'aurais du avoir.
Mais quand je vois les chiffres de temps global, je me rends compte que c'est une super performance pour moi (je me rends même compte qu'en aplani, ça donne quelque chose comme 4'05"/km, c'est à dire mieux que mon temps de PR au 10km ).
Ce qui m'a fait douter c'est que la montée avait un coeff plutôt faible par rapport à ce que je connais en trail mais qu'elle est tellement longue qu'elle tire vraiment fort sur les jambes et qu'elle use l'énergie par le faig qu'il n'y a pas de répis. 

Tout ça me semble présager de bonnes choses pour les courses à venir mais me montre clairement qu'il faut que je me ménage des périodes de repos (au moins avec des nuits de sommeil correctes).

PS : En discutant avec elle après la course, ma "poursuivante" m'a dit que ce qui avait été le plus dur pour son moral à me rattraper ça avait été de me voir arriver à prendre des photos pendant la course alors qu'elle galérait à me rattraper (du coup, je pense que c'est une technique à garder puisque je maîtrise la photo sans viser, sans ralentir ;-))

Le strava :