lundi 7 avril 2014

Rueil-Malmaison : Semi-Marathon des Lions

Il y a quelques temps, comme je craignais un peu d'arriver au viaduc de Millau sans avoir de référence d'une course de distance similaire, je me suis inscrite pour participer à un semi-marathon. J'avais choisi le semi-marathon des Lions à Rueil-Malmaison car il est plutôt plat et qu'il a lieu un peu plus d'un mois avant Millau.

Et de fil en aiguille, en m'entrainant, je me suis vraiment prise au jeu et j'avais vraiment hâte de me mesurer à un semi et m'étais même fixé un temps inférieur à 1h45 (voir même 1h40).
Seulement, 2 semaines avant la date, un saut du cheval et une réception mal gérée sur un sol un peu ferme m'ont laissé avec une méchante talonnade.

C'est donc avec un talon encore sensible lors des appuis un peu fort et deux semaines sans entrainement en course que j'ai décidé de m'aligner au départ.
Exceptionnellement, j'avais installé des talonnettes en sorbotane dans mes Bikila (créant ainsi les premières VFF avec un drop de 6mm).

L'avant-veille, après avoir passé de longues minutes à consulter la météo et hésiter sur la composition de mes bagages, j'avais emporté une tenue orientée temps frais et gris. Heureusement et malheureusement, c'est un magnifique soleil et ciel bleu que je découvre à mon réveil.
Je n'ai pas vraiment le choix et enfile mon 3/4 de trail et un débardeur de compression un peu épais. Pour aller jusqu'à Rueil, j'enfile un sweat et me voilà partie avec mon énorme sac de voyage (bien alourdi lors de la running expo).

Une fois mes affaires déposée à la consigne, je me mêle à la foule de ceux qui vont courir le semi (le 10km ayant déjà pris le départ).
La plupart courent ou s'étirent.











J'ai l'impression d'être un peu sur une autre planète mais, j'ai marché depuis la gare de RER et ça me suffit, donc je marche tranquillement dans la pelouse jusqu'à ce que tout le monde se dirige vers la ligne de départ.



En attendant le coup de pistolet, je discute minimaliste avec mes voisins et voisines qui sont étonnés par mes chaussures.



Quand le départ est enfin donné, ma montre s'est remise en veille et elle met du temps à retrouver ses satellites (presque 200m). J'ai donc eu tous mes temps de passage un peu décalés mais finalement, je sentais plutôt clairement où j'en étais avant de regarder.

Les premiers kilomètres ne sont pas trop difficiles mais je sens que les suivants vont être durs.
Comme je ne veux pas me refaire mal au talon, je stoppe toutes mes foulées un peu avant que mon poids se soit transféré de l'avant cers l'arrière du pied. C'est donc mon mollet droit qui compense pour mon talon et il n'est pas prévu pour ça.
Je reste sur un timing un peu en dessous de 5min/km en me disant que, moins longtemps je courrai, mieux ça sera. Je souffre un peu de la chaleur car le soleil tape fort mais je suis préfère le soleil à la pluie.
J'essaye de profiter du paysage des bords de Seine puis du domaine de Malmaison. J'arrive même à m'arrêter boire un coup au ravitaillement (avec un panneau l'annonçant 200m à l'avance, j'ai eu le temps de le voir venir)

Au 7ème kilomètre, je sais que la course va être vraiment longue, mon mollet droit est douloureux et ma hanche gauche commence à tirer de devoir compenser ma foulée asymétrique, mais je tiens encore le coup. Mes temps augmentent un peu mais ils restent encore en dessous de 5'10.

Je mange une de mes barres de fruits maison pour ne pas ajouter un coup de fatigue au reste et aborde le centre ville.

En se rapprochant du 10ème km, mon mollet me fait vraiment mal et je ne peux pas garder le rythme. Ma foulée devient de plus en plus lourde et rasante. Ma montre m'annonce temps au dessus de 5'20 et je sais que je n'arriverai plus à faire mieux. Mon objectif de temps n'est plus atteignable mais je m'accroche pour un moins de 2h (dans l'absolu un bon temps pour un premier semi).

On repart pour la deuxième boucle du parcours. Je suis impatiente de passer par les zones avec une bordure herbeuse où je peux courir sur un sol un peu plus élastique, j'attends les montées et redoute les descentes. Je me pousse à regarder autour de moi, sourire aux supporters, taper dans les mains des enfants (et même regarder un écureuil jouer les funambules sur un fil électrique au dessus de la route) pour éviter de me focaliser sur mes "petites" douleurs.
Je fais des calculs avec les distances, je vois aussi que ma montre est de plus en plus décalée avec les panneaux d'annonce des km. De toute manière, elle ne me sert à rien mais ça m'occupe l'esprit avec des calculs sur le décalage de temps et d'allure et le temps qu'il me reste jusqu'à l'arrivée.

Les kilomètres défilent lentement mais sûrement. J'essaye d'encourager ceux que je double et qui sont dans le mal.
Mais à 3km de l'arrivée, les choses deviennent encore plus difficile pour moi. Je dois maintenant me concentrer pour éviter que mes muscles ne restent contractés. À chaque foulée, je dois consciemment pousser mes jambes à se relâcher et chaque faute d'inattention est plus douloureuse que la précédente.
Je me fais doubler par ceux qui relancent pour la fin de course et double des personnes encore plus mal en point que moi.
À 2km, je me dit que je ne peux pas m'arrêter si près du but. Je sais que je ne me suis pas refait mal au talon et que je n'ai rien de grave, je vais juste avoir des courbatures monstre. Je décide d'essayer un peu de musique. J'ai mon casque autour du cou depuis le début de la course mais dès que j'allume mon lecteur et place les écouteurs dans mes oreilles, je sais que ça va m'aider.
Bien sur, j'ai toujours mal et mes jambes ont du mal à se décontracter, mais j'arrive à décontracter le reste du corps et, du coup, les mollets refonctionnent un peu mieux. Garbage, Nightwish et les Rolling Stones m'accompagnent et me permettent de continuer jusqu'à la ligne d'arrivée.

Une fois celle-ci franchie, je me déchausse pour profiter de l'herbe du stade même si, comme ce n'est pas aux pieds que j'ai mal, j'ai quand même les jambes comme deux bâtons.




Je suis soulagée d'avoir fini et j'ai pu voir, à mon arrivée que j'étais sous les 1h50.




Au final, en temps réel, c'est même moins de 1h49. Je suis un peu frustrée qu'à cause d'une chose si bête, je n'ai pas pu courir dans de bonnes conditions, et aussi de savoir que j'aurais pu faire vraiment beaucoup mieux.
Mais je sais aussi que ce n'est pas ma dernière participation à un semi, que mon temps est tout de même tout à fait correct, et surtout, j'ai mieux compris comment je pouvais fonctionner en cas de problème. Je sais maintenant que j'aurais pu utiliser la musique un peu plus tôt (elle m'aide à me caler dans un rythme plus régulier et dans ma bulle). J'ai aussi pu travailler à contrôler mes muscles et leur relâchement, même en plein travail (ça pourra m'être utile sur de plus longues distances et il faut que je continue à travailler là dessus en entrainement).

Maintenant, une autre phase est nécessaire : la récup. Il va falloir arriver à faire passer les courbatures et finir de consolider mon talon avant de pouvoir reprendre l'entrainement. Marche, vélo et jaccuzzi sont au programme.


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